L'école d'Hérépian a été construite en 1904.

Quand nous étions petits, nous partions à l'école avec des marrons chauds dans les poches.

Cela nous réchauffait les mains et les cuisses.

A la maison pour nous chauffer, nous utilisions principalement la cheminée. Pour chauffer le lit, nous avions le « moine » qui est

un berceau en bois plus ou moins carré. A l'intérieur il y avait un crochet pour pendre une casserole où nous mettions de la

braise. Ensuite le moine était placé sur le matelas et nous le recouvrions d'un drap et d'une couverture. Nous allions discuter un

moment devant la cheminée et, quand nous allions nous coucher, le lit était chaud.

Quand nous lavions le linge, nous allions retendre sur le gravier tout près de la rivière. Nous y amenions surtout les draps.

Nous tendions bien le drap et aux quatre coins nous mettions des cailloux. Quand le drap était sec, il était pour ainsi dire repassé.

Pour gagner un peu d'argent, on fabriquait des paniers en osier. Ces paniers servaient à la cueillette des fraises. Dans la région il y

avait beaucoup de fraises, notamment au Poujol/Orb.

Pendant la période des vendanges, nous allions d'abord au pays bas puis nous revenions les faire dans notre région. Nous

dormions dans des caves où il ne faisait pas très chaud la nuit. Il y avait des planches à même le sol. Nous mettions des

fagots de sarments sur ces planches et nous les recouvrions de paille en guise de matelas. Ces matelas étaient recouverts avec

des « bourras » qui sont des sacs en jute. Les draps, nous les amenions de chez nous. Je tiens à préciser que les filles et les

garçons étaient séparés.

Nous vendangions à la main. Quand on oubliait une grappe de raisin, on faisait la « capounade », ce qui consistait à nous écraser

la grappe sur la figure. Il fallait choisir une grappe bien mûre.

Les femmes devaient sulfater et tailler. Pour sulfater elles transportaient l'eau à l'aide de cruches sur leur tête. Le dernier jour, le

patron invitait tous les vendangeurs à la « soulinque ».


histoire parue dans Mémoires du pays d'Orb Les Presses du Languedoc.

RETOUR