Décembre 1893

Décembre 1889

La gare d'Hérépian a été ouverte à l'exploitation en novembre 1889. Depuis l'importance de son trafic a suivi sans interruption un mouvement ascensionnel. Cette gare a, en effet, expédié en 1890, 7869 voyageurs et 3883 tonnes de marchandises ; en 1891, 8938 voyageurs et 7567tonnes de marchandises ; en 1892, 11389 voyageurs et 9009 tonnes de marchandises. L'accroissement du trafic menace de s'arrêter ou, du moins, risque de ne pas prendre tout le développement que pourraient comporter les besoins du commerce de notre commune, tant pour les expéditions que pour les arrivages. Le principal élément du trafic marchandises est constitué, vous le savez, par les nombreuses expéditions de plâtre faites, tout par les industriels d'Hérépian que par ceux de Villemagne. Pour ces expéditions, les voies de la gare deviennent complètement insuffisantes. Les opérations de chargement se font avec difficulté. L’emplacement manque de plus en plus aux chargeurs. De fausses manœuvres, toujours onéreuses s'en suivent. De l'avis de tous les intéressés, une nouvelle voie serait indispensable. L'emplacement existe. Il suffirait de poser des rails. La dépense serait par suite, relativement minime. Une seconde cause d'entrave au développement du commerce local tient à l'organisation du service des trains. Tous les trains, en premier lieu, ne s'arrêtent pas à Hérépian ; d'où gêne pour les voyageurs. En second lieu, pour les trains faisant à Hérépian, le service voyageurs, des dispositions ne sont pas toujours prises pour assurer convenablement l'expédition ou la réception des wagons chargés de bestiaux. Le temps prévu des arrêts est insuffisant pour permettre de prendre ou laisser les wagons. Cette question a une réelle importance. Située au croisement de deux routes départementales sur lesquelles circulait un fort roulage, avant l'établissement des chemins de fer, la commune d'Hérépian possède de vastes remises, peu utilisées aujourd'hui si ce n'est au moment des foires et marchés pour le remisage du bétail. Aux jours de foire, une grande affluence se produit sur notre place. Or, par le fait du peu de commodité offert par le service des trains, les wagons de bestiaux s'arrêtent à la gare voisine, à Bédarieux, où, par contre, les grandes remises font défaut. On peut, en somme, dire que, d'une manière générale, les bestiaux à destination ou en partance d'Hérépian prennent le chemin de fer ou en descendent à Bédarieux. Les marchands de bestiaux et la commune d'Hérépian en éprouvent un grand préjudice. Ce n'est pas tout. La ville de Bédarieux située à quatre kilomètres d'Hérépian a aussi des foires importantes. Les remises lui manquent et les marchands, si le service des trains le leur permettait, seraient disposés à débarquer à Hérépian pour y passer la nuit et rejoindre, le lendemain matin, par la route le marché de Bédarieux. En résumé, les besoins croissants du mouvement des affaires dans notre commune nécessiteraient dans le service et les installations de notre gare, des améliorations sur lesquelles il y a intérêt à appeler l'attention de M.le Ministre des Travaux Publics. Une étude attentive de la question amènerait certainement les fonctionnaires du contrôle à reconnaître que ces améliorations devraient surtout porter sur les trois points suivants : 1° Établissement d'une nouvelle voie pour les expéditions de plâtre. 2° Arrêt de tous les trains de voyageurs. 3° Fixation du service et du stationnement des trains de façon à rendre possible, particulièrement aux jours de foire, la réception et l'expédition des wagons de bestiaux. Je vous propose d'émettre un vœu en faveur de la réalisation de ces améliorations.

Le maire Mouisset

 

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