En 1920, naquit à Hérépian, un enfant de sexe masculin prénommé Marcel. Très jeune il serait tombé de son landau, mal soigné, il en resta bossu. Cette véritable carapace lui évita toute sa vie des corrections pourtant bien méritées. Tel le chevalier de cape et d'épée, il fut surnommé Lagardère. C'était un très bon coiffeur, il apprit son métier chez nous. On appelait son salon : "Chez Lagardère et Cocardasse" ou "La Maison Passe Poils". Rien ne pouvait arrèter un ètre aussi valeureux. II prit en gérance un salon de coiffure à Saint-Gervais qu'il fut contraint d'abandonné après avoir vendu le matéríel.
Pendant l'occupation, lors d'une foire il fit la connaissance d'un paysan désireux de se procurer du bon vin et surtout de l'alcool. Qu'à cela ne tienne, lui dit Lagardère. J'ai, sous Capimont, une vigne très ensoleillée qui me fournit chaque année un excellent grenache. Quant au trois six, je n'en consomme point et en ai plusieurs litres en réserve. Profitons de notre rencontre pour sceller notre entente. Tu n'a qu'à me donner en guise d'acompte une poule et un canard et nous réglerons la différence lors de la livraison. Le pauvre paysan n'entendit plus parler de Lagardère.
Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi
Amis aveyronnais, je visiterai vos fermes
Parlez-en aux tarnais, je viendrai de pieds fermes
Afin de protéger vos poules et vos lapins
Croyez que j'en prendrai bien soins.
En tant qu'ami des bétes
Je ne ferai point de courbette
En les protégeant des renards et belettes
En digne seigneur de cape et d'épée
Je saurai faire loi et les faire plier
Sans tambour ni trompette
Ainsi nous serons à la féte
Poules et chapons danseront tous en rond
Sur l'estrade nous percherons le veau et le mouton
Qui de leur voix stridente
Joueront musique ardente.
Je construirai mon arche monté sur Phaéton
Confiez-moi vos oies, vos agneaux, vos moutons,
Soyez certains qu'ils seront à l'abri
En cas de naufrage, vous toucherez un bon prix!